Votre revue financière Juin 2021

Cathy Duval |

Un été chaud en perspective

 

Le printemps doux est-il annonciateur d'un été chaud pour l'économie ? Il semble que oui. Le surplus d'épargne considérable accumulé depuis le début de la pandémie met en évidence le potentiel d'une forte reprise de la demande globale dans les trimestres à venir, à condition que la confiance des consommateurs soit au rendez-vous. À en juger par les derniers chiffres en la matière, tout porte à croire que ce sera le cas.

La canicule économique qui s'annonce cet été pourrait s'avérer inconfortable par moments, dans la mesure où les marchés douteraient du caractère transitoire de l'inévitable vague d'inflation. Nous bordons justement le thème de l’inflation dans cette communication.

 

Revue des marchés : Faits saillants en date du 31 mai

 

Revenu fixe

  • Le rendement du marché obligataire canadien (FTSE CA Univers) est en zone négative depuis le début de l’année (-4,4%).
  • Depuis le début de l’année, on assiste à une hausse des taux d’intérêt sur l’ensemble des échéances et cela a miné la performance du marché obligataire. Cette pression à la hausse sur les taux prend sa source au niveau des craintes grandissantes de pressions inflationnistes.

 

Marchés boursiers

  • Les marchés boursiers ont bien progressé depuis le début de l’année. Nous avons en tête de liste le marché canadien (S&P/TSX) qui affiche un gain de 14,4%, suivi du marché américain (S&P500) avec un gain de 12,6%[1], du marché des actions mondiales (MSCI EAFE) avec 10,4% et du marché émergent (MSCI EM) avec 7,4%.
  • Les secteurs plus cycliques[2] et axés sur la valeur[3] ont surpassé leurs homologues défensifs et axés sur la croissance.
  • Les États-Unis ont bénéficié d'une saison des bénéfices particulièrement favorable, 87 % des sociétés du S&P500 ayant déclaré des résultats supérieurs aux attentes.

 

Pétrole et or

  • Le cours du pétrole ($US) est en hausse de 37,4% depuis le début de l’année. Son gain récent résulte principalement de la reprise économique résultant de l'assouplissement des restrictions liées à la pandémie dans de nombreux pays développés.
  • L’or a bien progressé depuis le mois de mars à la suite des inquiétudes concernant l’inflation et l’affaiblissement de la devise américaine. Néanmoins, son rendement depuis le début de l’année se situe à 0,4% ($US).

 

Devises

  • La devise canadienne performe bien depuis le début de l’année, elle s’est appréciée de 5,3% par rapport à la devise américaine.
  • La valeur du huard en mai a été soutenue par la faiblesse généralisée du dollar américain et de la hausse des prix du pétrole.
  • La devise canadienne a atteint un sommet des 12 derniers mois en mai, mais nos données suggèrent qu’il se rapproche de sa destination finale. Notre département d’économie et stratégie table sur un dollar canadien à 1,22 sous cette année.

 

Notre stratégie de portefeuille et perspectives d’investissement

 

L'accélération de la campagne de vaccination, conjuguée à un puissant mélange de politiques monétaires et budgétaires accommodantes, reste propice à la surperformance des actifs risqués. Les investisseurs doivent tempérer leurs attentes en matière de rendement, mais la croissance des bénéfices corporatifs devrait être plus que suffisante pour permettre aux actions de surperformer les obligations au cours des 12 prochains mois. Nous sommes confiants dans notre stratégie et dans notre répartition d’actif actuelle. Nous surveillons nos indicateurs de proches de façon à pouvoir saisir les opportunités au fil du temps.

 

Sommaire des changements effectués dans nos portefeuilles

  • La baisse marquée de la devise américaine depuis un an nous a incités à augmenter le poids de cette dernière au sein des portefeuilles.
  • Nous avons réduit notre durée[4] de façon à amenuiser le risque à la baisse dans la partie revenue fixe des portefeuilles.
  • La pondération en revenu fixe dans tous les profils a été réduite en début d’année pour investir davantage dans les actions qui offrent de bien meilleures perspectives de croissance à long terme.
  • Nous avons décidé de majorer notre investissement dans les actions privilégiées canadiennes. Après avoir sous performer durant un an et demi, elles ont profité d’une très belle reprise depuis avril 2020 et nous avons décelé une opportunité de rajouter à notre position actuelle pour profiter du rendement de dividende de près de 4% et d’une appréciation de capital potentielle.
  • La récente pression à la baisse sur les titres de croissance a créé certaines opportunités que nous avons saisies.

 

À surveiller

 

  • L’inflation

Nous surveillons de près les pressions inflationnistes que le processus de « réouverture » de l’économie après plus d'un an de restrictions et de généreuses aides gouvernementales pourrait entraîner. Il pourrait y avoir un certain déséquilibre entre l'offre et la demande dans certains secteurs qui à leur tour, exercent une pression à la hausse sur les prix. Par exemple, nos données indiquent qu’un peu plus de la moitié de la hausse mensuelle provient de mouvements exceptionnels de secteurs liés au tourisme (tarifs aériens, hébergement touristique) et des véhicules et camions usagés (la pénurie de semi-conducteurs ayant affecté l’offre de véhicule neuf). Pour l’instant, nous jugeons que les augmentations de prix dans ces trois sous-secteurs sont essentiellement des ajustements transitoires.

 

  • L’évolution du message de la Réserve fédérale américaine

Il n’existe tout simplement pas d’épisode comparable dans l’histoire moderne pour fournir un point de repère pertinent d’un monde post-pandémique. Néanmoins, la volatilité ayant suivi l'annonce des chiffres d'inflation élevée le mois dernier a déjà quelque peu tempéré le sentiment optimiste du marché, ce qui suggère un risque de baisse plus limité pour la bourse.

Pour la suite, l’élément clé à suivre sera l’évolution du message de la Réserve fédérale en tandem avec la reprise du marché de l’emploi. À ce stade, les marchés obligataires semblent se tenir exactement là où la Fed le souhaite : les taux réels demeurent négatifs, l’inflation anticipée à long terme s’est rétablie à des niveaux cohérents avec son objectif, et la prime de terme demeure relativement basse. La prochaine étape de la Réserve fédérale américaine devrait être de commencer à discuter plus ouvertement/publiquement de leurs intentions en ce qui concerne la réduction de leur programme d'achat d'actifs[5].

 

Notre méthode de gestion de portefeuille est axée sur un plan stratégique à long terme personnalisé pour nos clients, adapté au changement et faisant l’objet d’une surveillance fréquente. Nos décisions de placements sont dérivées de l’analyse des caractéristiques fondamentales à long terme et ajustées en fonction des marchés d’aujourd’hui.

 

Si vous avez des questions, nous vous invitons à communiquer avec nous.

 

Nous vous souhaitons un bel été !

 

Cathy et Sounda

cathy.duval@bnc.ca

514 871-3474

 

Mise en garde : J’ai rédigé le présent commentaire afin de vous donner mon avis sur différentes solutions et considérations en matière d’investissement susceptibles d’être pertinentes pour votre portefeuille de placements. Ce commentaire reflète uniquement mon opinion et peut ne pas refléter celles de Banque Nationale Groupe financier. En exprimant ces opinions, je m’efforce d’appliquer au mieux mon jugement et mon expérience professionnelle du point de vue d’une personne appelée à suivre un vaste éventail de placements. Par conséquent, le présent rapport représente mon opinion éclairée et non une analyse de recherche produite par le Service de recherche de la Financière Banque Nationale. La Financière Banque Nationale est une filiale en propriété exclusive indirecte de la Banque Nationale du Canada. La Banque Nationale du Canada est une société ouverte inscrite à la cote de la Bourse de Toronto (NA:TSX). Financière Banque Nationale est membre du Fonds canadien de protection des épargnants (FCPE).

 

[1] Le rendement du SP500, du MSCI EAFE et du MSCI EM est exprimé en devise américaine

[2] Le cours d’une action d’une entreprise dite cyclique est très corrélé à la conjoncture et aux cycles économiques. À l'inverse, elle sera de type défensif.

[3] Les investisseurs s’intéressant aux titres de valeur s'intéressent aux actions qui semblent sous-évaluées.  Les investisseurs en quêtent de croissance recherchent des sociétés qui offrent une forte croissance des bénéfices.

[4] La durée est une indication du niveau de volatilité des obligations à la suite du mouvement des taux d’intérêt. Plus la durée est longue, plus le prix d’une obligation peut fluctuer.

[5] La Fed injecte environ 120 milliards de dollars mensuellement dans les marchés afin de le soutenir.