Votre revue financière de juillet 2024
Un deuxième trimestre de contrastes
Les marchés mondiaux continuent d'être façonnés par les dynamiques inflationnistes et les anticipations de réductions de taux. Les banques centrales surveillent de près l'inflation et les indicateurs économiques pour déterminer le moment opportun pour assouplir leurs politiques monétaires.
La Banque du Canada a pris les devants par rapport à ses homologues du G7 en initiant un assouplissement de sa politique monétaire, réduisant son taux de financement à un jour de 5 % à 4,75 %. Alors que l’inflation sous-jacente continue de diminuer, le Conseil de Direction est optimiste quant à la poursuite de cette tendance jusqu’à atteindre l’objectif de 2 %. Toutefois, l'économie canadienne montre des signes de faiblesse, avec une diminution du PIB par habitant de 3,5 % et une hausse du chômage de 1,4 point de pourcentage. La Banque du Canada devra donc trouver un équilibre pour maîtriser l’inflation tout en guidant l’économie vers un atterrissage en douceur.
L’économie américaine est pour sa part plus robuste qu’au Canada, mais certains signes de faiblesse semblent commencer à se manifester. L'Indice des Surprises Économiques est devenu négatif pour la première fois depuis 2019, signalant des performances économiques inférieures aux attentes. Les tendances de l'emploi montrent une baisse de l'emploi à temps plein pour la cinquième fois en six mois, reflétant un affaiblissement du marché du travail. Parallèlement, les dépenses de consommation diminuent, entraînant une augmentation des défaillances de prêts.
Pour l’instant, les marchés semblent toujours convaincus du scénario d’atterrissage en douceur avancé par la réserve fédérale américaine. Le marché s’attend désormais à une seule baisse de taux d’ici la fin de l’année et quatre autres en 2025.
Revue des marchés au 30 juin 2024
Revenu fixe
- L’univers à revenu fixe canadien a affiché des gains pour un deuxième mois consécutif dans le contexte d’un ralentissement de l’inflation ayant permis une première baisse du taux directeur par la banque du Canada au début du mois de juin. Cependant, la classe d’actif a sous-performé l’encaisse, autant au cours du trimestre que depuis le début de l’année.
- Au cours de la première moitié de l’année, l’univers obligataire canadien (FTSE Univers obligataire canadien) affiche un recul de 0,37%.
Marchés boursiers
- Nouveau trimestre, nouveau sommet historique pour les actions américaines. Le S&P 5001 s’est apprécié de 4.7% au deuxième trimestre de 2024. L’indice phare américain affiche désormais une performance année à date de 15,8% au 28 juin.
- Au sein du S&P 500, l’écart de performance sectoriel a été particulièrement marqué au T2-2024. En effet, ce sont les secteurs des géants technologiques (Technologie et Services de communication) qui ont tiré l’indice à la hausse, alors que les autres secteurs étaient soit relativement inchangés, soit en territoire négatifs.
- Au Canada, ce sont les secteurs de l’énergie et des matériaux qui sont responsables pour la majeure partie de la performance du S&P/TSX2. Malgré tout, les actions canadiennes ont fait du surplace au T2-2024, affichant ainsi un rendement de 6,2% depuis le début de l’année, surperformant ainsi les actions internationales (MSCI EAEO1,3) qui affichent un rendement de 5,7% sur la même période.
Pétrole et or
- Après un rallye important en mai, l’or est resté stable en juin. L’once d’or1 s’est appréciée de 12,8% depuis le début de l’année.
- Le pétrole a quant à lui connu une hausse mensuelle de plus de 6 % en juin, mais termine tout de même le trimestre légèrement à la baisse. Néanmoins, le prix du baril de pétrole (WTI1,4) affiche une croissance de 15,5% par rapport à son niveau au 31 décembre 2023.
Devises
- Bien que les devises soient demeurées plutôt stables depuis le début de l’année, le dollar américain s’est légèrement apprécié par rapport au dollar canadien. La paire CAD par USD s’est apprécié de 1,2% au deuxième trimestre, affichant désormais une avance de 3,4% par rapport au début de l’année.
- L’écart de taux d’intérêt entre les États-Unis et le Canada s’est élargi au cours du mois de juin, la Banque du Canada ayant amorcé un nouveau cycle de baisse de taux, contrairement à la Réserve fédérale. Cet écart a pesé sur la paire CAD/USD.
1. Les rendements du S&P500, du MSCI EAEO de l’or et du WTI sont exprimés en devise américaine.
2. L'indice S&P/TSX est l’indice boursier canadien principal mesurant la performance de la bourse de Toronto.
3. L'indice MSCI EAEO est un indice boursier visant à mesurer le rendement des marchés boursiers des économies développées autre que celles des États-Unis et du Canada.
4. Le West Texas Intermediate (WTI) Crude oil est le standard nord-américain pour la fixation du prix du pétrole.
Perspectives d’investissements
À court terme, le ralentissement graduel de l’inflation et de l’économie devrait supporter encore la thèse d’atterrissage en douceur en ouvrant la porte à une première baisse de taux de la Fed d’ici novembre. Toutefois, il faudra garder l’œil sur le marché de l’emploi et l’état des consommateurs, ces deux parties de l’économie ayant commencé à montrer des signes d’épuisement, que ce soit via la diminution des intentions d’embauche des PMEs ou encore la disparition de l’excès d’épargne; un scénario toujours positif pour les obligations, mais moins pour les actions.
Dans ce contexte, nous avons maintenu un positionnement neutre au sein de l’allocation d’actif, le potentiel de gains paraissant relativement équilibré entre les actions et les obligations face à l’optimisme suscité par le début de baisses de taux. Sur le plan géographique au sein des actions, la région EAEO est toujours sous-pondéré par rapport aux actions canadiennes et américaines étant mieux alignée pour performer dans l’environnement de marché actuel.
Pour toute question ou pour discuter de votre portefeuille, n'hésitez pas à nous contacter. Nous sommes là pour vous aider à naviguer dans cet environnement économique complexe et incertain.
Cordialement,
Cathy, Guillaume, Marc-Antoine et Inuk
514-871-3474